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Par Mélanie Noiret
Pilote de précision et formateur, Pierre-Yves Rosoux met son expertise et ses talents au service des entreprises… et du grand écran
Élégant, le regard franc, sourire aux lèvres, Pierre- Yves Rosoux inspire automatiquement confiance. Plus que ça, il respire la sympathie autant que le professionnalisme. Quant à sa silhouette affûtée et son allure déterminée, elles impriment d’emblée dans l’esprit de son interlocuteur une sensation de grande maîtrise. Pas étonnant que ce Liégeois séduise les patrons des grosses sociétés. Car, sous la tenue de ville de Pierre-Yves, se cache une combinaison de pilote professionnel. Le contrôle, la sécurité et l’économie sont ses fonds de commerce. Le risque aussi, mais seulement quand c’est nécessaire. Son habilité et son expérience, il les met aujourd’hui au service des entreprises sous diverses formules : de la formation à une conduite économique et défensive aux initiations de pilotage de voitures de course sur circuit.
Genèse d’une passion
Issu d’une famille ni argentée ni intéressée par le sport automobile, Pierre-Yves, passionné depuis l’enfance par les voitures, s’est lancé dans le monde des sports moteurs vers l’âge de 23 ans. Il se lance dans les courses de karting, « à l’époque où un sponsor vous donnait encore de l’argent même si c’était des salaires de garçon de café ». Son palmarès ? 200 courses et six fois champion de Belgique. Pour vivre, il se forme à la conduite défensive et offensive pour ensuite donner cours, entre les présentations de véhicules de grandes marques, les démonstrations, les baptêmes sur circuits, etc. Ses courses et ses années d’expérience sont des atouts indéniables dans un univers de plus en plus dominé par l’argent et parasité par les amateurs. « Quand j’ai commencé, c’était uniquement des pilotes professionnels qui travaillaient. Maintenant, certaines personnes s’improvisent pilotes pros parmi les gentlemen drivers. Beaucoup sont corrects, mais d’autres cassent non seulement le marché, mais par manque d’expérience, blessent gravement d’autres gens. En Belgique, il serait grand temps de structurer ce domaine. Piloter n’est pas un jeu. »
Une conduite économique et dynamique
Justement parce que ceci n’est pas un jeu, Pierre-Yves s’est attaché à développer ses propres cours. Ainsi, il signe une formation en eco-driving qui connaît un beau succès parmi les grandes entreprises belges et luxembourgeoises. Cette formation est destinée aux employés dont nombreux sont ceux qui utilisent quotidiennement la voiture. « Je trouvais les méthodes traditionnelles relativement barbantes et contraignantes, impossibles à suivre par l’employé au quotidien. J’ai donc mis au point ma propre technique qui se base sur les principes du sport automobile. Ma méthode, elle, n’est pas contraignante et est facile à comprendre. Je ne cherche pas à modifier la conduite de la personne, je travaille plutôt sur sa mentalité. » Pierre-Yves accompagne en tant que passager son « apprenti » sur un trajet préétabli à proximité du lieu de travail et dans la voiture de ce dernier. Il observe, prend des notes et des repères chiffrés. S’ensuit un cours théorique qui sera mis en application dans une revisite du même parcours. « En 2014, j’ai eu comme client un gros groupe d’assurance luxembourgeois. J’ai formé 51 cadres. Deux mois et demi après la formation, j’ai reçu les résultats d’une enquête sur celle-ci. Un retour intéressant et valorisant. 64% des participants estiment qu’ils ont baissé leur consommation de 1 l à 1,5 l. Beaucoup ont constaté que contrairement à ce qu’ils pensaient, leur vitesse moyenne a augmenté tout en roulant de manière plus économique. La société peut compter une économie de 13 000 €/an. En fait, au bout de six mois, l’entreprise récupère le coût de la formation (NDLR : environ 110 €/personne). » Parlant ! D’autant plus quand on sait que cette formation a obtenu une note de 4 sur 5 lors d’un audit réalisé par PwC (devenu d’ailleurs client depuis lors). Grande fierté de Pierre-Yves : même le cours théorique, la partie a priori la plus rébarbative, obtient 100% d’avis favorables ! L’humour, la gentillesse et l’absence de condescendance du bonhomme ne doivent certes pas être étrangers à cet enthousiasme.
La sécurité avant tout
Outre l’aspect économique de la conduite, Pierre-Yves ne renie évidemment pas l’aspect « sécurité ». Toujours pour les sociétés, il organise un cours de safety driving pour enseigner quelques réflexes nécessaires pour éviter les accidents. Comme pour sa formule eco-driving, il s’adapte au terrain quotidien des apprenants, mais pas seulement. C’est une de ses forces : un programme souple sur une journée, adaptable, réellement clé sur porte. Consultant à l’année pour Bâloise Luxembourg, il entretient un blog via lequel il prodigue régulièrement des conseils de conduite aux employés. C’est d’ailleurs suite à une demande particulière du CEO de Bâloise Luxembourg que Pierre-Yves s’est forgé un nouveau concept en cours de développement. Il s’agirait de donner à la fois des cours théoriques et pratiques aux parents qui apprennent à leurs enfants à conduire. Une manière d’éliminer une forme d’angoisse que certains peuvent ressentir face à ce défi. Avec en bonus un cours de safety driving pour les jeunes conducteurs.
Évènements privés
Probablement plus ludiques, mais tout aussi informatifs, les événements privés que Pierre-Yves organise à destination des cadres ou partenaires d’une entreprise. Dans ce cas, il privatise un circuit – il a ses habitudes avec celui de Spa-Francorchamps – et propose alors une initiation au pilotage dans des GT (autrement dit Gran Turismo, voitures luxueuses et très sportives). La journée type consiste, après un séminaire, à faire venir les participants sur le circuit vers 15h. Ceux-ci ont alors le choix entre un cours de glisse sur une piste ou un karting. Entre 18 et 20h, c’est au tour de l’initiation au pilotage dans des Aston Martin, Porsche ou BMW. À 20h, affamés et passablement excités par ces aventures, les participants se sustentent dans un bon restaurant de proximité. À Spa, il s’agit souvent de l’Hôtel de la Source qui est en bordure de piste.
L’organisateur propose également dans son panel un Road Book à sa sauce, le « Road Book Golf Challenge », comportant une série d’épreuves de précision pour le moins originales et à travers lesquelles il mêle ses deux passions, la conduite et le golf.
Cinéma, cinémaaaa !
En parallèle à toutes ces activités, Pierre-Yves Rosoux peut dérouler un joli CV cinématographique en tant que pilote de précision (à ne pas confondre avec un cascadeur). En septembre dernier, il était encore sur le tournage de Transporteur 4 à Nice. En 2014, on pouvait admirer ses performances dans le dernier film de Luc Besson, Lucy. « C’est une course poursuite dans un trafic normal où Lucy (Scarlett Johansson doublée par le cascadeur français David Julienne) arrive en trombe face à moi et où nous nous évitons à la dernière seconde. » Avant cela, on le retrouve notamment dans Mister Bean 2, Rush Hour 3, Taxi 4, Transporteur 3, Eyjafjallajökull, le volcan, Red 2 et 3 days to kill avec Kevin Costner. Ces derniers mois, Pierre-Yves a participé au téléfilm L’Emprise, avec Fred Testot (du duo Omar et Fred) dans lequel il double la fille d’Isabelle Huppert, Lolita Chammah. On le retrouve également dans Belles familles où il double cette fois Mathieu Amalric. Il a aussi réalisé des cascades pour le téléfilm La Route des Lacs de Rachid Bouchareb (réalisateur d’Indigènes en 2006). En projet : un court-métrage de Stéphane Hénocque en cours de bouclage de budget, Hold-Bus, dans lequel sont prévus au casting, outre Pierre-Yves en chauffeur de bus, Renaud Ruten et Arnaud Tsamère. On peut aussi découvrir notre pilote sur la RTBF, dans l’émission Ça n’arrive pas qu’aux autres où il participe à des caméras cachées. Le succès des trois premiers épisodes l’a amené à signer pour de nouveaux à venir.
De grosses et des moyennes productions pour ce Liégeois qui a débuté dans le cinéma par hasard au début des années 2000. « Il était 21h quand un ami pilote m’a appelé. Il était sur le tournage de Michel Vaillant, au Mans. Ils avaient besoin de pilotes qualifiés pour conduire des voitures de courses sur le circuit. Il me demande : «Veux-tu être Michel Vaillant ?». J’ai roulé toute la nuit. Quand je suis arrivé au matin, on m’a sorti de ma voiture, on m’a habillé d’une combinaison et on m’a mis aussitôt sur la piste dans une Porsche RSR. Une saloperie à maîtriser quand tout est froid… et moi qui n’avais pas dormi ! Dans le premier virage, alors que je roule à 140 km/h, je vois venir directement sur moi un hélicoptère. Je l’ai évité de justesse. La peur de ma vie. C’est mon entrée dans le cinéma ! » Appelé pour deux jours, on lui demandera de rester huit jours de plus. « Je suis censé savoir tout faire avec une voiture, dans le domaine du car-control. Les gens pensent que nous sommes des fous. Mais c’est faux. On ne durerait pas sinon. C’est vrai que j’adore avoir un peu peur, mais j’aime maîtriser cette peur. Je ne prends pas un risque pour prendre un risque. »
CLIENTS PRINCIPAUX ACTUELS
LISTE NON EXHAUSTIVE
En Wallonie Infiniti/Nissan by Lentz, BMW DISCAR, Groupe Peugeot Shyns, Références Média…
Au Luxembourg PwC, Bâloise, Leaseplan, Arend…