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Par Marc Vanel
Des demeures discrètes et privées aux centres renommés, la Wallonie regorge de recoins agréables, réservés aux soins du corps, à la balnéo- ou à la thalassothérapie et, surtout, au bien-être. Que ce soit pour une heure ou pour une journée, donnez libre cours à votre envie de détente et occupez-vous de vous ! Jacuzzi, sauna, hammam, piscine, massages… que vous soyez seul ou en couple, l’évasion est au coin de la rue. Avec ou sans rendez-vous ! Et attention, vous risquez d’y prendre goût…
D’OÙ VIENT LE MOT « SPA » ?
Le mot dérive tout simplement du nom de la ville de Spa et de sa renommée internationale pour ses cures et ses soins. Le nom de la ville elle-même vient du latin sparsa fontana qui signifie « fontaine jaillissante ». Déjà réputée au XVIIe siècle, la ville thermale deviendra the place to be à la suite de la cure du tsar Pierre-le-Grand en 1717. Toute l’aristocratie s’y presse alors, les événements mondains se multiplient et Spa reçoit le surnom de « café de l’Europe ». Aujourd’hui, le thermalisme est devenu heureusement plus ludique et attire surtout un public familial.
Les Musées de la Ville d’Eaux sont situés dans la Villa royale, un hôtel fondé en 1863 et acquis en 1894 par la reine Marie-Henriette, épouse de Léopold II. En 1902, le baron Goffinet en hérite et le transforme en maison de cure et de repos pour coloniaux avant qu’il ne soit dédié aux expositions à la fin des années 1960. Cet espace muséal, gratuit le premier dimanche du mois, comprend aujourd’hui une exposition permanente de 300 « Jolités », coffrets peints en bois de Spa, des salles d’expos temporaires, une salle évoquant la reine Marie-Henriette et, bien sûr, une évocation des eaux minérales qui firent la réputation de Spa.
LE PROJET EUROPÉEN SOURCE
Créée en 2009 à Bruxelles, l’Association Européenne des Villes Thermales Historiques (EHTTA) regroupe 24 villes thermales dans onze pays européens – dont Spa en Belgique –, qui ont en commun un patrimoine architectural emblématique et des eaux minérales aux propriétés curatives reconnues. L’ensemble des villes membres d’EHTTA font partie intégrante des itinéraires culturels reconnus par le Conseil de l’Europe, au même titre, par exemple, que les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Premier objectif du réseau ? Obtenir la « reconnaissance des spécificités innovatrices et culturelles des villes thermales européennes auprès de l’Union européenne en vue de développer leur activité touristique dans le cadre du nouveau plan encourageant le tourisme transfrontalier de la “Destination Europe” ». Le projet « SOURCE - Sources de culture : les Cafés de l’Europe » qui s’est déroulé de mai 2013 à avril 2015 dans six des onze pays membres avait pour ambition de développer la coopération culturelle et le dialogue interculturel, tout en s’inspirant de l’histoire et du patrimoine culturel des villes d’eaux. « C’est la Belgique qui a inventé le concept de ville thermale et cette spécifi cité est trop peu mise en valeur », déclarait le 15 avril dernier Charles Gardier, échevin du thermalisme de Spa et vice-président d’EHTTA, à l’issue d’une rencontre avec la présidente de la commission Culture et Éducation du Parlement européen, Silvia Costa, visant à tirer le bilan du programme. « La capacité hôtelière est encore limitée dans les villes wallonnes thermales, et il faudrait des investissements pour l’augmenter. » La ville de Spa, avec d’autres villes d’eaux, a introduit en 2013 une demande auprès de l’UNESCO pour que son ensemble thermal soit classé dans la liste du patrimoine mondial. La Belgique l’a inscrite depuis 2008 sur sa « liste indicative », un préalable indispensable à toute inscription à l’échelon mondial. Patience, patience…
www.ehtta.eu